Les événements graves de Grenoble sont malheureusement une énième preuve supplémentaire de la montée en intensité des violences dans notre pays. Désormais, certains n’hésitent plus à s’attaquer violemment à la police, et sont d’ailleurs lourdement armés en conséquence.
Mais au-delà du constat, il est particulièrement choquant de voir le gouvernement se féliciter dans le même temps de ses bilans en matière de sécurité et défendre fièrement le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux - y compris dans les commissariats où la baisse des effectifs est dramatique.
En ce domaine comme dans les autres, les faits font donc aujourd’hui lourdement payer au gouvernement son double langage permanent.
En effet, derrière le discours du président de la République, il existe une réalité à laquelle on ne s’attaque pas : le laxisme judiciaire qui entraîne un sentiment d’impunité total chez les voyous.
Pour les délits les plus graves, les remises de peines automatiques et les libérations conditionnelles sont devenues un principe judiciaire alors qu’elles ne devraient en constituer que l’exception.
La récente loi pénitentiaire conduit même en pratique à un aménagement quasi-automatique de la peine de tout condamné jusqu’à 2 ans de prison ferme pour lui éviter à tout prix l’incarcération ! Or, pour être condamné à 2 ans de prison ferme, il faut soit avoir commis un délit grave, soit être un multiréitérant.
Chaque infraction grave devrait au contraire entraîner une sanction réelle, quel que soit l’âge de l’auteur. C’est loin d’être le cas aujourd’hui. Debout la République avait proposé à l’Assemblée Nationale un amendement destiné à supprimer les remises de peine automatiques. L’UMP et le PS l’ont - ensemble - rejetée.
Enfin, il manque 20 000 places de prison dans notre pays. Elles permettraient en outre de mieux faire appliquer les peines prononcées, notamment par la fin de la cohabitation néfaste entre les détenus provisoires, les primo-délinquants et les criminels les plus dangereux.
Nicolas Dupont-Aignan, Député de l’Essonne et président de Debout la République.